vendredi 16 avril 2010

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Mis à jour 16-04-2010 08:11

Lyon, côté obscur de la planche

Réputée froide et bourgeoise, Lyon inspire les auteurs de polars dans la bande dessinée. Rencontre avec le dessinateur Kieran


Photo : AFP
Quand la “ville lumière” se voile d’ombre et vous glace l’échine. A l’instar des grands dessinateurs de BD Jacques Tardi et Léo Malet, qui imaginaient en 1988 l’amorce d’une aventure de Nestor Burma dans le brouillard de la gare Perrache, Lyon titille toujours l’imagination des auteurs d’histoires noires.

“En apparence, Lyon paraît très tranquille. D’où cette tentation très forte de venir y semer le trouble”, explique Kieran, jeune dessinateur issu de l’école d’arts graphiques Emile-Cohl, basée à Lyon. Avec Antoine Ozanam, son scénariste, il est l’auteur de We are the Night, une plongée nerveuse dans la nuit lyonnaise. 

“Le crime intervient parfois au sein de lieux que l’on ne soupçonne pas, poursuit-il. C’est la dimension fantastique du polar. La place des Terreaux, à 4 heures du matin, ça fiche la trouille.” Un braquage dans une boutique de luxe du VIe arrondissement. Une tentative de suicide avortée depuis l’une des voûtes du pont Wilson. 

Pour scénariser et illustrer We are the Night, Kieran et Ozanam ont dû composer avec “l’aspect tentaculaire” de la ville, avec son “omniprésence et sa tendance à se refermer, tel un piège, sur les personnages de l'histoire”. “De par la diversité de son architecture et de sa population, Lyon est un terreau propice au polar, car on peut y perdre ses personnages, conclut Antoine Ozanam. Et imaginer une mafia avec un marché parallèle.”
Pierre Ferrot
Pierre Ferrot



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